Le service civique. Ils ne parlent plus que de ça. Tout le monde. Tout le temps. Parler de service militaire ce ne serait pas moderne alors comme ils n’ont plus d’idées ils essaient de bricoler. Ils essaient, la droite française, PS et UMP, de nous vendre l’illusion d’une grande réconciliation construite autour de six mois passés par nos jeunes à bosser gratos. Personnellement, il me semble que penser le retour du vivre ensemble dans notre pays sera un peu plus complexe qu’un service civique. Et puis je me dis… Un jeune français entre à 6 ans à l’école, il en sort à 16 ans. Pour ceux qui y passent le moins de temps. Alors expliquez-moi comment il est impossible en dix ans d’éducation, en dix ans passés sur les bancs de la République, expliquez-moi comment il est impossible de faire de nos jeunes des gens pas spécialement motivés à aller se faire sauter en Syrie. Parler du service civique comme si dix ans d’éducation obligatoire ne servaient à rien c’est mettre sous silence la crise de notre système éducatif.
C’est avouer que nous ne savons plus quoi faire de nos collèges, de nos lycées, de leurs problèmes, c’est avouer que nous avons perdu et qu’ils ont gagné. Parler du service civique c’est ne pas prendre l’ampleur du désastre éducatif. Parler du service civique c’est ne pas parler de l’investissement massif qui est nécessaire dans l’éducation. Parler du service civique c’est une nouvelle fois disserter de rustine pendant des heures, à heure de grande écoute quand il faudrait parler du gouffre qui sépare la jeunesse française d’un éventuel possible. Vendre le service civique aux jeunes, aujourd’hui, c’est leur dire que nous n’avons rien compris à leurs problèmes, leurs angoisses par rapport à un futur qui n’existe pas. Un bon moyen de recréer le vivre ensemble, serait par exemple, donner un emploi aux jeunes qui font ce pays aujourd’hui. Un bon moyen de faire que des jeunes ne partent pas massacrer, décapiter, brûler vif en Irak serait de leur offrir des perspectives. Des perspectives, une éducation. C’est vrai que c’est moins facile à mettre en place que six mois de stage en entreprise mais je pense que cela aurait des répercussions supérieures. Alors oui, c’est un vrai combat. C’est un sillon à creuser tous ensemble. C’est une remise en question totale de notre façon de voir, de notre façon de faire. C’est une Révolution. Et qu’il est dur aujourd’hui de constater qu’investir massivement dans l’éducation et donner du boulot aux jeunes est une Révolution.